La Corde et le Nœud
Je parle seule
D’aussi loin
Que l’écho me revienne
Seule
Ou presque
Dans le tintamarre
Obsédant
De l’enfance
Le bitume
Tout de spectre revêtu
Me dévisage
Hors d’atteinte
Strangulation
Agonie
Ma belle
Ma flatteuse Héroïne
(Entends-moi)
Je veux à la démesure
De tes viles aspirations
À toi la meurtrière
Dédiée cet univers nébuleux
Absurde
Et sans adresse
Te parler aussi de
Ces quatre murs
De bois
De leur ivresse
Pourpre
Mais que ces murs sont
Aussi soyeux
Qu’abrasif
Te dire
La mélodie suave du mort
Qui pendule à mon cou
Te dire
Que je m’écrie
À gorge repliée
Même si parfois
Je m’édite
Lâche et désœuvrée
Je suis la corde
Tu es le nœud
Je suis toi
(Tuez-moi !)
La Corde e(s)t le Nœud
Coulant d’adieux
Au fond de la fosse
L’espoir perdure
Mais le caveau saigne
De solitude
Je suis vaincue
Autant
Qu’invaincue
J’ai tout avalé
Leurs couleuvres sont des vipères
Qui serpentent
Dans les artères froides
De ma déveine
Pourtant
Je m'y suis pendue
Deux serpents sans queue
Aux murmures incessant
Minaudent sous un soleil
De mort
Nous condamnant
À l’errance statique
Ceci est tient
Ceci est mien
Ceci est
La Loi
Saphariel