Thème de mars : la MAISON
S’il est un refuge où il fut bon de grandir, pour le petit Dany, c’est bien dans cette maison de bord de mer, à Petit-Goâve, auprès de sa grand-mère Da. Lorsque son père - alors maire de Port-au-Prince et sous-secrétaire d’État au Commerce et à l’Industrie - craignant les représailles, prit le chemin de l’exil avec sa femme, les parents confièrent leur fils de quatre ans à grand-mère Da.
Au quatre-vingt-huit rue de Lamarre, ce havre d’amour se tenait fièrement, entouré de sa galerie, sur laquelle reposait une grande balance à café. Assise sur sa vieille dodine, une chaise de Jacmel dont elle ne se séparait que pour dormir, Da passait des heures à discuter avec son petit-fils Dany, Vieux Os, comme elle le surnommait affectueusement.
Dans ce petit récit écrit sous forme de prose, il évoque avec passion les souvenirs de son enfance auprès d’elle, cette grand-mère à laquelle il est profondément attaché. Il se souvient, nostalgique, de la relation qui les unit, douce et complice, de celle qui se vit au-delà de la vie. Deux âmes issues d’un même élan : l’amour. Un amour infini pour la vie. Et des racines inoubliables, inébranlables.
Son quotidien sera semé de petits bonheurs simples. Ces colonnes de fourmis qu’il observe durant des heures, sans se lasser, Da qui arrose la galerie, Vava qui passe, avec sa robe jaune, aussi jaune que le soleil. Jolie Vava pour laquelle il s’éprend toujours d’amour, dont les cinquante années depuis l’enfance n’ont rien altéré à la force des battements de son cœur si ce n’est la force encore plus grande que l’on peut éprouver avec l’âge et la maturité des sentiments.
Il a capté dans les moindres détails des images, des couleurs, des goûts, des odeurs, comme le bon café de Da, celui des Palmes, son préféré, des personnages aussi, s'infiltrant ici et là, dans l’éventualité de l’instant. Et notre voyage n'en est que plus beau, éveillant en nous la finesse des sens, y laissant une empreinte. Au fil des pages, le temps s'est figé dans les souvenirs d'émotions douces. Ils émergent du passé et bouleversent l’âme du lecteur, ils me chavirent...
J’ai eu la chance inouïe d’avoir dans ma vie une grand-maman Da, Thérèse, à qui je dois ce que je suis aujourd’hui. Avant qu’elle ne parte, elle m’a offert ce livre en me disant : « gardes-le toujours près de toi, il y a beaucoup de nous dans ces mots ». L’une des dernières fois où j’ai croisé Dany, il m’a dédicacé ce livre, en mémoire de nos grands-mères, Da et Thérèse. Ce geste, allié aux mots de ma grand-mère, venait de sceller l’acte d’un amour éternel. Je t’aime grand-maman xx
« J’ai écrit ce livre pour une seule raison : revoir Da. Quand « L’Odeur du café » est paru en automne 1991, Da était encore vivante, et elle l’a lu.
-Vieux Os!... Quel beau cadeau tu m’as fait!
-Je te l’avais promis
Je me souviens de son doux sourire… Elle est morte un samedi matin. Et depuis, elle me manque. »
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"J'ai écrit ce livre pour toutes sortes de raisons. Pour faire l'éloge de ce café que Da aime tant et pour parler de Da que j'aime tant. Pour ne jamais oublier cette libellule couverte de fourmis.
Ni l'odeur de la terre.
Ni les pluies de Jacmel.
Ni la mer derrière les cocotiers.
Ni le vent du soir.
Ni Vava, ce brûlant premier amour.
Ni le terrible soleil de midi.
Ni Auguste, Frantz, Rico, mes amis d'enfance.
Ni Didi, ma cousine, ni Zina, ni Sylphise, la jeune morte, ni même ce bon vieux Marquis.
Mais j'ai écrit ce livre surtout pour cette seule scène qui m'a poursuivi si longtemps: un petit garçon assis aux pieds de sa grand-mère sur la galerie ensoleillée d'une petite ville de province.
Bonne nuit, Da!"
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Merci ma précieuse Nadège pour ce partage de Chroniques transat lantiques <3
Ton magnifique billet ICI
Puis tes « mots magie » sur cette Odeur de Café ICI
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PARTICIPATION
Bonheur, bonheur!!!
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