« Je suis convaincu que chaque individu, sur cette terre, est persuadé de mener une vie normale et croit que c’est celle des autres qui ne l’est pas. »
Qu’est-ce que ça fait du bien de temps en temps de se plonger dans un roman adolescent. D’autant plus que l’auteure, Anne Fine, plante ses personnages dans un décor noir à l’atmosphère trouble, voire tendue, qui tient le lecteur en haleine du début à la fin.
Nous suivons l’histoire du jeune Daniel, 10 ans. Depuis qu’il est tout petit, il s’entend répéter par sa mère qu’il est gravement malade. Coupé du monde, il passe ses journées au lit, privé d’air pur et de toutes compagnies. Quelques tableaux aux murs et des livres, d’ailleurs qu’aurait-il fait sans eux? Sa vie s’est construite dans les pages d’un roman, avec seule la force de son imagination, unique manière d’entrevoir le monde. Une maison de poupées, ayant appartenue à sa mère, repose dans un recoin de sa chambre. High Gates, la réplique parfaite de la maison où elle est née, avec des poupées à l’image des membres de la famille.
Un matin, des hommes sont venus le chercher. Atteinte de folie, sa mère s’est retrouvée dans un institut psychiatrique, alors que le jeune Daniel s’est vu confier au docteur Marlow et sa famille, désormais la sienne, une famille aimante, chaleureuse et rassurante. Il s’émerveillera devant tout, découvrira le monde tel qu’il est, prendra des forces. Jusqu’à être confié à son oncle Jack, dans la maison de High Gates. Non loin du Passage du diable où ont eu lieu plusieurs morts suspectes…
C’est donc un très bon roman qui allie le surnaturel aux puissances diaboliques. Un livre qui aborde la santé mentale et ces enfances volées. La désillusion maternelle et la force du souvenir, de l’amour qui est plus fort que tout. C’est une quête d’identité, un état de survivance et le courage d’affronter son destin.
« Les passages du diable sont les chemins les plus ordinaires. Et le mal n’a pas toujours les traits de la laideur. On ne saurait lire, sur le visage d’un homme, la couleur de son âme. »
Un grand merci à toi Nadège de me l'avoir fait découvrir, je me suis régalée :-*
(je le dépose maintenant entre les mains des garçons) ;-)