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13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 23:42

 

En ouvrant cette BD sur la première page, je savais déjà que j’allais être émerveillée par l’univers de Kenneth Grahame que Plessix a su adapter avec génie pour en faire un chef d’œuvre. Les dessins sont d’une rare beauté, un régal renouvelé à chaque page. Grâce à Jérôme, qui me l’a fait découvrir par-delà l’océan, j’ai eu la chance inestimable de pouvoir en lire l’intégrale, les quatre tomes regroupés dans un même album, je jubilais !   

 

Comment ne pas s’attacher à cette galerie de personnages à quatre pattes hauts en couleur ? Impossible ! D’abord Taupe, le maladroit, débordant d’un enthousiasme frôlant la naïveté et d’une émotivité attachante. À peine sorti de son terrier par une belle journée printanière qu’il se retrouve avec Rat à canoter sur la rivière. Ah ha ce Rat !!! Qu’il m’a arraché des fous rires celui-là ! Paresseux comme pas un, bougon comme deux, rêveur au centuple et grand poète parmi les hommes, enfin... les bêtes... On le retrouve songeur, balayant l’air de grandes tirades à rimes, tout à fait le genre de personnage qui me charme. D’autres mammifères encore coloreront cette histoire, Loutre, Blaireau, la famille Hérisson mais je m’arrête là car il me tarde de vous parler de mon grand favori, le richissime Crapaud alias « baron Tétard » ! J’ai toujours eu un faible pour les batraciens, allez savoir pourquoi (^^). Délicieusement vaniteux et excessivement colérique, rusé et si pourri d’orgueil qu’on lui ferait bien subir le châtiment de la poêle à frire, une petite gousse d’ail en sus. Mon intrépide « bestiole verte bondissante et galopante » s’était prise d’une nouvelle lubie, que je vous laisse découvrir et qui lui causera bien des soucis...    

 

Cet album est porteur de riches réflexions sur la course effrénée du monde qui nous entoure et des réactions imprévisibles des hommes : « Tantôt ils vous caressent, tantôt ils vous jettent des pierres, allez comprendre pourquoi... ». Les animaux sont en relation constante avec leur environnement, ils ont du flair, de l’instinct. La nature est évoquée avec sensibilité, à cet effet la vallée de la Tamise est au premier plan de cette somptueuse histoire animalière qui allie aventure et mysticisme.     

 

Le Vent dans les saules (titre original : The Wind in the Willows) est un roman publié en 1908 par le romancier écossais Kenneth Grahame. En France, le roman est paru pour la première fois en 1935.

 

 

 

Un immense merci à toi Jérôme de m'avoir fait découvrir ce grand homme, Monsieur Plessix :-*

 

 

13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 00:00

 

Aujourd’hui c’est le 13 octobre et un gentil toutou tout sweet s’ennuie dans sa poubelle qu’il partage avec Chaplapla, son ami chat.

 

Ohhhhhh qu’il s’ennuie…… et personne pour venir lui souhaiter joyeux anniversaire! Pas même Chaplapla, le caniche à frange, ni même les rats, le basset… Pfffff est-ce parce qu’on empeste la sardine? Quel monde injuste! Chien Pourrie est bien décidé à fêter son anniversaire, et même si c’est un « pourriversaire »! Il le fêtera dans sa poubelle, qui ne sent pas très très bon d’ailleurs… Pouahhhhhhhhhhhhhhh........ Une odeur de vieilles chaussettes pas propres… ou de cuisses de grenouilles qui fermentent dans le vinaigre…

 

Mais Chien pourrie n’a qu’un souhait, un seul cadeau tant souhaité, tant espéré, retrouver sa maman. C’est alors que Chaplapla se met à la tâche : « recherche parents Pourris ». Il faut quand même bien se le dire, « retrouver ses parents revient à chercher une arête dans un poisson surgelé »… Quelle ironie du sort!

 

Au fond de sa mare à grenouilles un kinG fête aussi son anniversaire aujourd’hui. Et fiez-vous à moi, il est pourri de chez pourri! Pourri un jour pourri toujours, on ne se refait pas… ^^

 

Happy birthday ma Pourriture préférée! Crôaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa <3

 

Gros becs tout collants à la tire d’érable SMACK! xx

 

 

 

 

19 février 2017 7 19 /02 /février /2017 19:23

 

 

Vous connaissez Agrippine?

 

On me l’a fait découvrir il y a quelques jours et je me suis régalée! Est-ce que j’ai tout compris dès les premières pages? Non! Je me suis débattue « solide » avec mon Petit Robert et Wikipédia pour arriver à tout décoder dans ses subtilités. Après, on dira que les québécois ont de ces expressions! (sourire) Tout ça pour finalement réaliser que l’Agrippine de Claire Bretécher nage en pleine euphorie de mots directement sortis d’un code langagier propre à son auteure, n’allez donc en chercher les significations nulle part, croyez-moi. Un délire de mots et d’expressions d’ados absolument délicieux, « cool » ou « trop chill » comme diraient les miens. Ah pour ça, elle n’y va pas de main morte. Entre l’inégalable « faiche », la « pouffe », « rouler des gades » et la « prendre remous », le ton est donné! Au fil des pages le jargon se répète et la lecture coule de source, on devient accro puis on se surprend à mourir de rire à chaque planche. Son univers ne m’était donc pas familier, vous l’aurez compris, et c’est ce qui en fait tout son charme. Bref c’est dépaysant, et ça j’adore!

 

Lire Agrippine c’est plonger tête première dans un monde unique fait de personnages colorés - représentation typique de l’ado en pleine rébellion qui pose un regard désabusé sur le monde des adultes. Elle prend un malin plaisir à faire passer sa mère pour une retardée vieux jeu née à l’époque des dactylos (mdr). La honte! Conflit de génération ou mauvaise foi? On s’en doute... Les planches avec la mère sont d’ailleurs mes favorites. C’est aussi l’anticonformiste qui s’allie à des causes, défendables ou non, par pure provocation. Sa devise : gagner le max en faisant le minimum, surtout refuser d’envisager l’avenir. Agrippine est habitée de soucis existentiels et de pensées contradictoires. Elle s’empiffre de coke et de gummy bear, clin d’œil à la malbouffe. Quelques mots pour la décrire : flegmatique, nonchalante, arrogante, râleuse, colérique, excessive, manipulatrice, opportuniste, molle, désabusée… comment ne pas s’attacher? ^^

 

Ces BD sont pleines d’ironie et de sarcasme. Le ton est parfois décalé. L’auteure de la série « Les frustrés » explore, au-delà du monde adolescent, une société capitaliste où triomphe le mercantilisme. Pied de nez ou provocation, elle illustre en page couverture du premier tome un magasine explicite : « Heidegger au Congo » , quand on sait la vision ethnocentriste de Heidegger et ses vues méprisantes de l’Afrique on ne peut s’empêcher de se dire que Claire Bretécher est une femme engagée. Féministe, je ne m’engagerais pas à le supposer, même si j’en reste à peu près convaincue quand je vois le physique de son héroïne. Quant à être « indépendante », certainement! ;-)

 

Merci à l’ami précieux qui m’a offert ces deux albums. Sans oublier de le remercier d’avoir bien voulu se faire le traducteur en franco-québécois :D))

 

Gros becs! J’me suis pas ennuyée « PANTOUTE »!

 

 

 

 

 

14 février 2017 2 14 /02 /février /2017 13:43

 

Il est de ces belles rencontres, comme de celles que l’on doit au hasard, et qui nous font vivre, à l’image des amitiés uniques, des moments forts. J’entre à la librairie de mon quartier, ayant en tête d’en ressortir avec un joli roman graphique qui me ferait du bien, qui serait comme mon doudou du soir. Et mon regard s’est tout de suite posé sur ce livre, pour y revenir sans cesse. Comme je l’ai trouvé belle cette enfant blottie bien au chaud contre les flancs d’un cerf. Ses yeux sont fermés, il veille sur elle.

 

Guojing nous raconte son enfance. Dans les années 80, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, elle a été profondément affectée par l’isolement et la solitude, que la politique chinoise de l’époque concernant l’enfant unique, avait imposée à une génération d’enfants comme elle, laissés à eux-mêmes. Marquée par cette expérience et inspirée de ce vécu, elle nous dessine les images qui ont coloré son histoire personnelle, sans mots, que par le souffle de son magnifique trait de crayon sépia. Après tout, que serait la force des mots face à la mémoire du temps? Les images se suffisent à elles-mêmes, sans plus de couleurs que celles des souvenirs noirs et blancs, qui s’en font les témoins intimes.

 

 

 

 

À 6 ans, Guojing monte seule dans un autobus qui la mènera chez sa grand-mère, la mamie adorée qui prend si bien soin d’elle. Chemin faisant, elle s’endort. Au réveil, l’autobus est vide. Elle descend, marche et pleure. Pleure de toutes ses larmes. Ses pas s’impriment dans la neige, repère un peu vague que le vent efface, la petite s’est perdue. C’est alors qu’un monde imaginaire s’ouvre à elle, rassurant et cajoleur. Et que le jouet dans la main de l’enfant prend vie sous la forme d’un cerf qu’elle suivra dans une forêt de rêves, tantôt affolante, tantôt apaisante.

 

 

 

 

Un pied dans l’eau, des marches vers le ciel. Bondir sur le lit cotonneux des nuages et tomber. Un phoque qui aide à se relever. Une énorme baleine et une pluie d’étoiles. De nouveaux compagnons. Contempler l’horizon qui se couche en prenant l’ami dans ses bras. Le guider. Rire, pleurer et dire au revoir. Se blottir contre les flancs du cerf et rêver. Retrouver sa mère et pouvoir s’endormir…

 

 

 

 

La richesse graphique de cet album n’est pas sans me rappeler le travail sublime de Shaun Tan. Là où la beauté des émotions nous est communiquée sans le support des mots. Laissant libre cours à nos ressentis, par la force des images intérieures.

 

Ce livre m’a fait du bien. Il m’a procuré un moment de douceur, féérique, un instant douillet où plus rien n’existe que le silence nécessaire pour s’adonner à rêver...

 

 

 

 

Simplement magnifique <3

 

*********

 

Acclamé par la critique, "L’enfant seule" (The Only Child) s’est retrouvé, entre autres, sur la liste des plus beaux livres illustrés pour enfants du New York Times en 2015.

 

« Aujourd’hui, je ne suis plus une enfant et je constate qu’il arrive souvent que l’on se sente perdu. Mais si on cherche un peu, on finit toujours par trouver le chemin qui nous conduira jusqu’à la maison. »

 

Guojing

 

 

 

9 février 2017 4 09 /02 /février /2017 20:32

 

 

Je m’appelle Galet et plus tard je serai...

 

*********

 

Ce roman graphique est une parenthèse intime, une pause douceur qui touche l’imaginaire.

 

C’est un « Nuage d’eau » sur les échos du ciel.

 

C’est une musique qui fait « La » et parfois « Si », tantôt calme, tantôt agitée. C’est la mélodie du ressac, le vent dans les voiles qui siffle sa cadence, des embruns de promesses, c’est la danse des vagues. Vague à l’âme ou lame de fond.

 

C’est une tempête fragile de colère et d’amer, le cri de la lune qui anime les marées.

 

C’est un cœur de pierre, le sel de la mer. Des larmes iodées, trop de mots égarés. C’est un enfant qui pleure d’avoir su pardonner.

 

« Un galet, ça a un cœur de pierre.

Mon cœur à moi est comme une éponge pleine de larmes. »

 

C’est le chant de l’eau qui heurte le rivage, le tumulte des flots.

 

C’est le soleil qui brille à l’amitié naissante.

 

C’est un phare, un repère, un guide et un refuge. Un chemin, quatre mains. Et des souvenirs qui jamais ne nous quittent.

 

« Je prendrai le large et rêverai de ton rivage. »

 

 

C’est une rencontre entre la mer et ses berges, le présent et le lointain. Entre le bleu des eaux et les nuances du ciel. C’est la chaleur des pieds dans mille grains de sable. Le temps que l’on prend pour s’apprivoiser. Un certain réconfort. C’est une bulle de quête et d’or, un trésor...

 

Galet, c’est une histoire d’amitié entre une petite fille et l’océan, un moment hors du temps. Une fenêtre sur l’horizon, aussi unique que mon complice manU. Merci pour tout... <3

 

C’est le chant de l’Ami.

 

« Alors écoute, écoute-toi, écoute en toi, écoute ton cœur. Je serai là… »

 

*********

 

Je m’appelle Galet et plus tard je serai…

 

Pour lire « Galet » de Christina

 

 

 

18 novembre 2016 5 18 /11 /novembre /2016 00:34

 

 

Aujourd’hui je viens vous parler d’Antoine Dole, un auteur bourré de talent avec qui j’ai eu la chance de discuter hier matin au Salon du livre de Montréal. J’ai d’abord découvert la richesse et la profondeur de sa plume avec son roman pour adolescents Je reviens de mourir. C’est en abordant À copier 100 fois  - un livre nécessaire, voire indispensable, qui nous entraîne dans le monde courageux d’un adolescent homosexuel victime des pires atrocités - que je me suis vue confirmer ce que le premier m’avait déjà révélé : Antoine Dole est un jeune auteur parmi les grands!  

 

Son répertoire est diversifié. D’ailleurs, c’est de « Mortelle Adèle » dont je viens vous parler aujourd’hui. Une petite peste rouquine qui est débarquée assez récemment en terre québécoise et qui séduit non seulement les jeunes mais aussi les grands, je vous le confirme! Ses parents ont eu l’ingénieuse idée, au grand dam d’Adèle, de l’envoyer à la colonie de vacances des « Ragondins Joyeux » alias les « Ragondins Morveux », les « Gras de boudin Affreux », les « Crétins » de « Gros radins Pouilleux » et j’en passe. Pouahhhh quelle horreur!!! Mais ça, elle s’en défoulera bien assez dans son « mortel journal »… C’est le début de son cauchemar et surtout de celui qu’elle fera subir aux autres vacanciers. Début de la parenthèse : remarquez que je la comprends, quand j’étais petite je passais mes soirées à pleurer autour du feu de camp! Pfffffff quelle idée d’envoyer ses enfants en camp d’été! Fin de la parenthèse… J

 

Bref, après avoir tout tenté pour dissuader ses parents, voilà qu’elle se retrouve en pleine forêt, mais ça ne s’arrêtera pas là. Elle a bien l’intention de tous leur faire vivre des mortelles vacances, à ces « andouilles » de moniteurs y compris! D’ailleurs, je ne vous l’avais pas dit, mais dans sa valise il y aura des objets pour le moins suspects, grenade, hache, torche électrique, Adèle n’a pas envie de rigoler, ça non!

 

À peine arrivée qu’elle fait déjà une « overdose de nature ». Tassez-vous, Mortelle Adèle est d’attaque! Elle flanque la trouille à tout le monde en plus de les faire pleurer, ébouillante des grenouilles, abat des arbres, n’y va pas de main morte avec les animaux qu’elle croise sur son passage et s’invente même une varicelle, sans oublier sa « fracture de la couette ». Mais là, comme l’auteur le souligne, c’est peut-être un peu « tiré par les cheveux ». Il y a dans cette BD de ces jeux de mots qui m’ont arraché des fous rires! Mais l’un de mes favoris est certainement ce clin d’œil à la surconsommation douteuse de produits Made in Taïwan. En plus des messages sous-jacents à la dépendance aux écrans, à ces manipulations que nous exerçons comme parents : « Les adultes nous ont rendus dépendants au sucre pour mieux nous soumettre. ». J’adore!

 

Détestable, cynique, sarcastique, rabat-joie, sans demi-mesure et excessive, Adèle cache aussi une tonne de sentiments. Elle finira bien par s’ennuyer malgré son emploi du temps chargé... a empoisonner la vie de tous!

 

Antoine Dole signe ses ouvrages de Mortelle Adèle sous la griffe de Mr Tan.

 

Merci Mr Tan, quelle « mortelle lecture »!

 

 

 

14 novembre 2016 1 14 /11 /novembre /2016 20:42

 

Ce soir j’ai envie de vous parler d’un petit garçon hyper attachant! Il est plein de vie, indépendant, il est même plutôt téméraire et ne manque pas d’imagination. C’est aussi un grand solitaire, d’ailleurs, il ne comprend pas très bien pourquoi les gens ont toujours besoin de s’entourer pour être heureux. Il n’y a pas si longtemps, il s’est pris d’affection pour un vieil arbre, Bertold. Alors, il vous dira qu’il n’est jamais si seul après tout, puisque sur les branches de son chêne, il y a des écureuils, des sittelles, un Grand-duc d’Amérique, son ami le corbeau… Mais c’est bête, j’oubliais de vous dire, aujourd’hui il a perdu un gant. Lui trouve ça cool, il en aura des dépareillés et puis tant pis pour ceux que ça dérange!

 

Parfois c’est étrange, on n’arrive pas à s’expliquer pourquoi on s’émerveille devant un livre plutôt qu’un autre. Le très beau graphisme y est pour beaucoup, c’est certain. Ces quelques touches de couleurs vives, au cœur d’un dessin minimaliste fait de contours fins, donnent l’impression aux images de sortir de la page. À la manière de « Où est Charlie », on s’amuse à repérer l’araignée qui pendouille au bout de son fil, la casquette de baseball avec le logo des Expos - ancienne équipe de baseball montréalaise qui fait le sujet de plusieurs polémiques, pour ceux qui ne connaissent pas - ou encore le retour migratoire des outardes du Mexique vers le Québec. Des clins d’œil qui m’ont fait autant plaisir à voir que sourire! Et ce joli petit livre n’est pas dépourvu d’humour! Que ferait-on de ce vieil arbre s’il venait à mourir? Du bois de chauffage ou des milliers de cure-dents? Quoi qu’il en soit, notre petit garçon a une idée bien plus géniale mais ça, je vous laisse la découvrir…

 

Je me réjouis de rencontrer Jacques Goldstyn au Salon du livre de Montréal ce mercredi! L’auteur et illustrateur québécois est le créateur de la fameuse grenouille Beppo, mascotte du magazine Les Débrouillards. Vous connaissez peut-être aussi Le Petit Tabarnak, publié tous deux aux Éditions de la Pastèques.

 

L’arbragan, un bijou sur la différence, la solitude et le temps qui passe, avec une histoire touchante qui aborde le thème de la mort.   

 

Adressé aux 6 à 9 ans mais aussi pour les grands! <3 

 

********************

 

Quelques mots sur l’entrevue de ce matin avec Jacques Goldstyn…

 

Il a parlé de l’arbre en tant que symbole, ce qu’il signifie pour lui, son côté magique, magnifique, le fait d’y grimper. Le choix de l’arbre relève également de son amour pour les sciences naturelles et la botanique. Il a partagé son point de vu sur la solitude, qui exprime à ses yeux un regard détournée sur la différence. Lorsqu’on exerce le choix d’être seul, les gens nous jugent, ne comprennent pas. D’ailleurs, quand on le questionne sur le petit personnage solitaire de L’arbragan, il répondra qu’il n’est jamais seul puisqu’il a un ami : l’arbre!

 

« Je pense aux histoires comme j’aurais aimé qu’on me les raconte quand j’étais petit. »

 

« J’aime les gens hors norme. Ça prend de l’audace pour être seul. »

 

J’étais vraiment heureuse de le rencontrer, un homme d’une rare sensibilité, d’une belle générosité et d’un dynamisme à l’image de son petit héros de L’arbragan. Et son travail est magnifique! C’est mon Coup de Coeur 2016...!   

 

 

 

 

27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 23:42
Le sorcier vert - Valentine Goby et Muriel Kerba

« En fait, l’histoire de mon père est celle d’un type qui trouve une fonction à sa photographie, qui va trop loin, qui craque, et qui, obligé de se réinventer, le fait d’une façon qui engendre beaucoup d’espoir »

 

(Juliano Ribeiro Salgado, le fils de Sebastião Salgado)

 

L’idée créatrice des éditions Thierry Magnier, en s’associant à la Galerie Robillard, était de créer des histoires à partir d’illustrations – et non pas le contraire, comme il nous est la plupart du temps donné de le voir. Ainsi, dans Le sorcier vert, une fois le travail de Muriel Kerba achevé, entre coups de crayons, pastels, acrylique, manipulations de papier et de matière,  Valentyne Goby s’est vue confier ces images dans le but de les « raconter ». Émue par les quinze ans d’efforts qu’a déployé Sebastião Salgado à replanter la forêt atlantique brésilienne, elle a fait naître à partir d’illustrations une histoire hors du commun.

 

Quand Salgado revient chez lui après plusieurs années d’exil, il ne reste plus rien de la forêt de son enfance. Plus rien. Le spectacle est désolant. Où sont-ils donc passés les arbres majestueux, les chênes perobas, les jequitibas, le pau-Brasil à fleurs d’or? Où s’est caché le bétail? Et les sources gorgées d’eau? Depuis des dizaines d’années, en se modernisant, les hommes ont tout détruit. Avec l’argent, ils ont saccagé les richesses naturelles et fait mourir les bêtes qui n’avaient plus rien à paître.

 

« L’air brûlant tremble comme un voile d’eau, et floute la terre ocre à perte de vue. Pas un cliquetis d’insecte. Pas un cri d’oiseau. De la poussière et du silence. »

 

Avec Gabriella, son amie d’enfance, et aidés de quelques hommes, il décide de replanter la forêt, fort de son engagement écologique, et pallier ainsi à la négligence des hommes. Sebastião Salgado a fait le tour du monde. Il a connu les froids extrêmes et les vents les plus violents de la Patagonie. Mais planter, il ne sait pas. Il apprendra, comme il l’a fait avec la photographie. Rien ne fera reculer l’un des plus grands photographes humanistes. Il apprivoisera la terre comme il a apprivoisé les hommes…

 

« Aux villageois, il raconte l’histoire de la tortue des Îles Galápagos qu’il a mis une semaine à photographier. Chaque fois qu’il s’avançait elle rentrait la tête. Après deux cents ans de solitude, il fallait l’apprivoiser. »

 

La forêt s’est mise à naître, les animaux sont venus la peupler – plus de quatre cents espèces - et les oiseaux sont revenus. Trois millions d’arbres ont poussé. Maintenant…

 

« Comment faire pour que des arbres debout permettent aux hommes de vivre mieux que s’ils sont coupés? »

 

J’admire le travail de Sebastião Salgado. Son œuvre photographique m’émeut, me transperce au-delà des mots. Notre planète a besoin de ces philanthropes portés vers la nature humaine pour venir à bout de ce que les hommes détruisent à coup de haine et d’insouciance. Il a marché sur les pas des survivants, il les a accompagnés dans les guerres, les famines, les exodes, les génocides. Il a ce désir au fond des tripes de conscientiser les hommes à toutes formes de misère et d’exclusions, pour que jamais nous n’oubliions…  

 

« Plus que jamais, je sens que la race humaine est une. Au-delà des différences de couleur, de langue, de culture et de possibilités, les sentiments et les réactions de chacun sont identiques. Les gens fuient les guerres pour échapper à la mort ; ils émigrent pour améliorer leur sort ; ils se forgent de nouvelles existences dans des pays étrangers : ils s'adaptent aux pires situations… » Exodes - 2002 

 

 

Un grand merci à toi Jérôme pour ce cadeau. J’ai marché sur les traces du « Sorcier vert » avec le plaisir retrouvé de son photo-documentaire Le Sel de la terre. J’en suis ressortie les larmes aux yeux… 

Le sorcier vert - Valentine Goby et Muriel Kerba
Le sorcier vert - Valentine Goby et Muriel Kerba
16 avril 2016 6 16 /04 /avril /2016 00:38
Angel, l'Indien blanc - François Place

Quelque part dans l’estuaire du rio de la Plata, au XVIIIe siècle

 

Angel, l’Indien blanc, est né là où les paysages sauvages de la pampa s’étendent à des kilomètres à la ronde. Avant sa naissance, sa mère, Française, avait été engagée pour enseigner la musique aux enfants de Don Alonzo, un riche propriétaire. Jusqu’au jour où elle se fit enlever par des Indiens. Esclave battue et méprisée par eux, elle mit au monde Angel neuf mois plus tard, faisant de lui un Indien de sang-mêlé. Après un combat mené par une troupe de soldats armés jusqu’aux dents, il ne la revit plus jamais. Mais de son enfance indienne dans le désert du Sud, il garda d’elle ce qu’il y a de plus précieux : le courage et la volonté de rester en vie, la confiance, la force de se battre et le pouvoir de la réflexion.

  

« Je me remettais en marche, en me raccrochant à la seule pensée de ma mère. Tout ce qu’il y a de bon et de beau, c’est elle qui m’en avait donné le goût. Je me réfugiais dans son souvenir. Je la revoyais, entre mes paupières mi-closes, ramper jusqu’à moi comme elle le faisait, chaque nuit pour me serrer dans ses bras. Personne ne pourrait jamais me voler ces moments-là, personne ne pourrait me voler la tendresse de sa voix, ni les contes qu’elle nous inventait soir après soir. »

 

Un jour il est vendu comme esclave à un marchand de Buenos Aires quand il saisit l’occasion de fuir clandestinement à bord d’un trois-mâts, le Neptune.

 

« Et là-haut, c’était beau, tout simplement : la mer à perte de vue, sous un ciel sans limites. Parfois l’horizon pris de vertige se mettait à danser, les vagues se hérissaient de crêtes d’écume, toute la mâture penchait, plongeait, s’envolait, l’estomac se prenait de spasmes, il fallait se cramponner davantage. »

 

Il jetait l’ancre vers le grand Sud de la Terre australe. C’est dans ce paysage d’aurores polaires qu’Angel vivra auprès des Woanoas, des monstres à deux bouches. Et que nous, lecteurs, nous serons transportés par la magie de son aventure auprès des Indiens Plumes-Grises. Il apprendra à se battre en duel, ce qui lui vaudra quelques côtes cassées mais le respect des siens. Il se mesurera aux baleines-léopards, aux loutres des neiges et aux « gens-de-l’eau », naviguera à travers les icebergs, apprendra à chasser au harpon – une occasion pour l’auteur de nous rappeler le rôle de l’Homme chassant pour sa survie.

 

« La chasse est la grande affaire des hommes, mais tout ce qui relève de son utilisation voit le premier rôle leur échapper. »

 

Jusqu’au jour où il s’élancera dans le vide… saura-t-il voler de ses propres ailes, digne du « saut de l’ange » dont il héritera le prénom? 

 

Quel bonheur d’avoir partagé cette lecture jeunesse avec mon ti Tom Tom ! <3 Depuis qu’il est tout petit les histoires d’Indiens l’ont toujours fasciné. Je me demande parfois si plus tard il gardera encore l’envie de se souvenir de nos ancêtres. Je l’espère vraiment, nos racines font de nous ce que nous sommes aujourd’hui, d’aussi loin qu’elles viennent. Angel pourrait vous dire à quel point celles de sa mère l’auront suivi à chaque souffle de sa vie depuis sa mort. Parce que l’héritage d’amour est le plus fort…

 

D’esclave, matelot malmené à otage étranger, Angel a suivi la plus belle des quêtes, celle de la liberté. Une fois que nous l’atteignons, fort d’avoir su apprivoiser le quotidien, voulons-nous seulement en revenir?

 

« Alors, Angel, qu’en dites-vous? C’est un bon point de départ, non?

-Je ne vois pas de quoi vous parlez.

-Mais ces îles. Si on parvient à s’emparer d’une pirogue…

-Mais qui vous dit que je veux repartir?

-Vous délirez, mon pauvre Angel! Le succès vous est monté à la tête! Réfléchissez! Vous n’êtes pas fait pour ce monde!

-Qu’est-ce qui vous fait croire que je lui préfère le vôtre? »

 

**********************

 

Heureuse coïncidence, aujourd’hui les Indiens Métis du Canada viennent de se faire offrir par la Cour suprême du Canada une pleine reconnaissance de leur statut d’« Indien » - englobant tous les peuples autochtones canadiens y compris les Indiens non inscrits et les Métis. Ils attendaient ce moment depuis des décennies. 

 

Un grand merci à mon amie Nadège pour ce magnifique voyage…

Angel, l'Indien blanc - François Place
11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 00:21
Bulles de savon - Emma Giuliani

PIF PAF POF!!!

 

Vous avez vu ces bulles de savon multicolores?

Elles ont déposées en moi des milliers de soleils…

 

Un cadeau tout en délicatesse qui a peint de caresses douces mes plus beaux souvenirs <3

 

Avec les « Bulles de savon » d’Emma Giuliani, j’ai voyagé à travers la mémoire de mon enfance. Et c’était tellement bon! J’ai tourné chaque page avec cette magie dans les yeux de découvrir le petit trésor qui se cachait sous le rabat ou la tirette. En traversant les images d’enfance de l’auteure, je suis comme retournée sur les pas d’un vieil album photos pour les faire revivre en moi. Elles avaient des formes, des couleurs et des odeurs. Elles éveillaient des sensations, des joies, des nostalgies, des rires et des pleurs aussi. Il suffit de peu de choses parfois, pour peu qu’on y prête attention, pour réaliser à quel point notre âme d’enfant n’est jamais bien loin de l’adulte que nous sommes devenus.   

 

Emma Giuliani a imagé ce livre de cette même tendresse avec laquelle on se laisserait bercer par un poème d’amour. Elle nous raconte la magie des flocons de neige, de la fourmis que l’on découvre sous la feuille au pied de l’arbre, du cerf-volant qui vole très haut dans le ciel, du premier baiser sous les étoiles, des cahiers et crayons aux milles couleurs à la rentrée scolaire, et bien d’autres petites pépites d’or encore. Le graphisme est magnifique. Publié aux Éditions Les Grandes Personnes, pour l’enfant qui sommeille en nous tous... 

 

******************

 

Des flaques d'eau à la joie de grimper dans les arbres, en passant par les souvenirs de cour d'école et la magie de Noël, ce petit livre merveilleux m'a permis de rêver. J'y retourne souvent, très souvent même... pour la joie de revoir mes grands-parents <3

 

Splash!

 

Je me suis revue courir vers une flaque d’eau avant de me lancer en plein milieu, pieds joints, pour tout faire éclabousser! Surtout sur mon frère................. :D

Mais je vous assure, j’n’étais pas du tout espiègle pour autant…… hum hum……

 

Hou Hou Hou Han Han Han Hannnnnnnnnnnnnn

 

Que j’aimais grimper dans le gros arbre derrière la maison... Un vrai singe qu’on disait! Pourtant, à part manger des bananes et imiter son cri comme personne, j’vois pas?! ^^

 

Cling Cling Cling

 

C’est le bruit des billes multicolores qui se cognent l’une sur l’autre. C’était mon jeu favori dans la cour d’école!

 

Ho Ho Ho

 

Vite c’est bientôt Noël, il faut décorer le sapin! On sort les guirlandes, les boules de toutes les couleurs, les lumières, les figurines de caribous (bou bou bou), de grenouilles (crôaaaaa ^^), de bonhommes de neige (?), de loups (ahouuuuuuuuuuu), de singes (je vous la refais? ^^).

 

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« Et une âme de petit enfant

qui ne demande à l’existence

qu’un peu de brise pour son cerf-volant »

Maurice Carême

 

Merci à toi ma p’tite Bulle de Savon toute gentille, toute sweet, toute Douce.

C’est un précieux cadeau que je garde tout près de moi... <3 

 

Bulles de savon - Emma Giuliani
Bulles de savon - Emma Giuliani

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