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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 15:52

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Luis Sepulveda, dans ce roman écologiste, dénonce avec force les prédateurs humains. Son personnage principal, narrateur dont le nom n'est pas dévoilé et journaliste free lance à Hambourg, crée une agence d'information alternative centrée sur les problèmes qui portent préjudice à l'environnement écologique. Elle répond en même temps «aux mensonges employés par les nations riches pour justifier le pillage des pays pauvres».

 

Contacté par Sarita Diaz, correspondante étrangère au Chili, il se rendra à Punta Arenas en Patagonie, la ville la plus australe du monde. Il fera la traversée en tant qu'aide-cuisinier à bord de «l'Étoile du Sud», où il sera mis en contact avec le capitaine Nilssen. Des demandes d'aide de la part d'organisations écologistes (Greenpeace, etc...) fusent de partout. Le Nishin Maru, un bateau-usine japonais, vient d'arriver dans le port austral avec l'aide de remorqueurs de la marine chilienne et dans l'intention de chasser illégalement les baleines bleues, ce qui constitue une violation du moratoire imposé par la Commission Internationale pour la Chasse à la Baleine.

 

L'auteur cherche à défendre le plus fondamental des droits: le droit à la vie. Il détient les mots et les images pour éveiller notre imaginaire, notre sensibilité. Des clins d'oeil à certains ouvrages tels que Moby Dick et «Le bateau qui ne voulait pas flotter» de Farley Mowat alimentent la vision d'une lutte commune, à tout le moins d'une passion partagée, voguer sur la mer. Les mots de Charles Darwin viennent également soutenir son combat: «Tristes solitudes où la mort, plus que la vie, semble régner en souveraine». Luis Sepulveda porte la voix des animaux marins avec amour. Plusieurs passages m'ont bouleversée et portée à réfléchir. En voici un: «Je trouve parfois les dauphins beaucoup plus sensibles que les êtres humains, et plus intelligents. C'est l'unique espèce animale qui n'accepte pas de hiérarchie. Ce sont les anarchistes de la mer».

 

Même si je préfère généralement les lectures où les dialogues et la psychologie prédominent sur les longues descriptions de lieux (quoi que le lieu ici est d'une beauté époustouflante), la cause me tenant à cœur, elle m'a tenue en haleine. J'ai aimé particulièrement la seconde partie du livre, là où la lutte pour la défense des baleines se met en place. L'énigme qui entoure le Nishin Maru est captivante. Le dénouement est assez surprenant, il y a de quoi pleurer... Mais cette finale n'est rien de moins que le cri de rage de l'espèce menacée...

 

« Le Monde du Bout du Monde, ou l’art de devenir marin et militant écologique ». Lisez surtout l’avis touchant du Bison d’un Ranch sans nom. C’est ICI

20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 13:00

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La photo sépia de la page couverture à elle seule m'avait subjuguée. Un petit garçon et ce que l'on présume être son père marchent seuls sur un trottoir obscur, collés l'un à l'autre. Leurs pas sont éclairés par une étrange lumière vaporeuse qui laisse déjà présager la force d'un mystère. L'homme se tient droit, mû par une détermination certaine. Avant même d'ouvrir le livre, on sent déjà qu'il mène ce petit garçon quelque part, vers un secret, «leur» secret. J'ai acheté à l'époque ce roman sur ce seul élan.

 

Cette histoire est tout simplement sublime et la plume de l'auteur tout autant. Je n'ai cessé d'y faire référence au cours des ans tant elle m'a complètement hypnotisée, conquise. J'ai adoré le mysticisme du quartier gothique d'après-guerre, longer les petits recoins invisibles de cette Barcelone encore aujourd'hui bien secrète et où l'on côtoie jusqu'à la présence de phénomènes étranges.

 

L'ombre du vent m'est tel un grand poème nostalgique. Un petit garçon, Daniel, lors de son dixième anniversaire, assiste avec son père à un rituel transmis de génération en génération: choisir un seul livre parmi des milliers dans un endroit énigmatique du quartier gothique: Le Cimetière des Livres Oubliés. Endeuillé de sa mère, ce rituel viendra consolider sa relation avec son père. Le lien qui les unit est tendre, touchant. Daniel choisira «L'ombre du vent» de Julian Carax, qui changera littéralement le cours de sa vie et qui le mènera à Paris, dans une quête incessante de découvrir les secrets entourant la vie de l'auteur. Nous voyageons à travers les amours de ce dernier, ses relations, son quotidien et découvrons un étrange personnage qui en brûle tous les livres. Et bien d'autres personnages encore viendront vous étonner...

 

Zafon évoque l'adolescence et ses «tragédies». La force du temps sur la mémoire et les souvenirs. Il évoque aussi l'amour et le deuil, la passion et la trahison, le mensonge et la peur, le destin.. Des tragédies imbriquées les unes dans les autres tissent le fil de ce roman. Dans un contexte historique trouble, nous nous promenons d'un rebondissement à l'autre. Mais avant tout, j'accorde à la beauté de ce livre l'atmosphère énigmatique et mystérieuse de Barcelone qui jamais ne nous quitte. Il nous y plonge avec une telle force qu'on s'y sent presque l'otage des mots, des lieux et des événements. Je n'ai qu'une envie: m'y replonger...

20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 12:52

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Il est difficile de commenter ce livre sans le comparer inévitablement à «L'ombre du vent»... et je m'y suis laissée prendre... Si j'avais à choisir? Sans hésiter, ce serait le premier. Non pas que «Le jeu de l'ange» soit, à mes yeux, un roman poubelle, bien au contraire. On y retrouve toujours cette si belle atmosphère caractéristique de Zafon, mystérieuse et énigmatique, qu'il sait rendre plus que quiconque avec doigté. Son «monde» est unique et je n'ai jamais côtoyé une autre plume qui m'ait procuré autant de satisfaction, pour le cœur et l'âme, que celle de cet auteur.

 

Toutefois, j'ai trouvé l'histoire inutilement complexe et les énigmes sans fin, alourdissant la trame. Les personnages sont nombreux, ombrageux (ce qui n'est pas un défaut) et à mon sens moins aboutis. Je préfère avoir le privilège d'approfondir la personnalité d'un nombre plus restreint de personnages. L'ensemble est trop fantastique à mon goût, mais pour qui aime, vous serez ravi. Le livre se termine un peu en queue de poisson, non pas que je souhaite systématiquement des fins de lecture enthousiastes et sans fracas, seulement, j'ai eu le sentiment de rester sur ma soif, particulièrement en ce qui concerne le destin de Cristina. Les bras m'en sont tombés...

 

Même si je n'ai pas vibré aussi fort que dans «L'ombre du vent», Zafon demeure pour moi un auteur culte et non seulement de la littérature espagnole. Mais n'est-ce pas un défi de taille que d'arriver à rendre aussi majestueusement la suite d'un livre qui a connu un tel succès et qui est d'une telle beauté?

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