J'ai éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce roman, même suffisamment pour ressentir le désir d'en savoir davantage et lire le tome 2: L'appel de la rivière (trilogie dont le troisième volume n'est pas encore paru). Par contre, si beaucoup de sujets forts et de drames sont traités: l'adolescence, la mort, le deuil, le premier amour, la sexualité, l'anorexie, l'abandon, la culpabilité, l'inceste, l'homosexualité etc, les émotions sont effleurées, à peine évoquées. C'est dommage, je me sentais constamment sur ma soif d'en connaître un peu plus...
Je me suis attachée aux personnages et j'ai éprouvé de la compassion pour ce qu'ils vivent, aussi détestables et antipathiques que certains puissent l'être (je pense à Anja). J'ai aimé découvrir chez chacun la trame de leur drame personnel et chercher à comprendre ce qui a forgé les fondements de leur personnalité.
Ce qui m'a le plus touchée dans ce roman est sans doute la relation entre les jeunes pianistes. Cette «Société de jeunes pianistes» qu'ils créent, la passion commune qui les unit et les liens qui se tissent entre eux, complexes et riches comme peuvent l'être les relations adolescentes. Au-delà de leur volonté de gagner le concours «Jeune Maestro», je crois que l'auteur voulait nous illustrer le monde «différent» dans lequel ces jeunes évoluent. Les défis auxquels ils sont confrontés chaque jour. Ketil Bjornstad a lui-même étudié le piano et gagné le Grand concours des jeunes pianistes d'Oslo alors qu'il avait 14 ans. C'est dire qu'il sait de quoi il parle et ça se sent. Des notes glissent sur le papier tout au long de la lecture. Sa passion nous est communiquée avec force et beauté.