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9 avril 2015 4 09 /04 /avril /2015 23:48
Une saison blanche et sèche - André Brink

« Putain d’bordel de merde, tu veux savoir? Vous, vous persistez à croire que l’histoire se fait là où vous êtes et nulle part ailleurs. Pourquoi ne viens-tu pas un jour avec moi? Je te montrerai à quoi ressemble l’histoire. Celle qui pue la vie »

 

En juin 76, dans les rues de Soweto, Afrique du Sud, Jonathan et 20 000 autres enfants et étudiants noirs venaient de prendre part à la protestation - se voulant pacifique - des lycéens contre l’enseignement donné exclusivement en Afrikaans. Un fait historiquement connu sous le nom d’« émeute des jeunes de Soweto » et qui, dans une escalade de violence, fera au moins 23 morts. Moins d’un an plus tard, accusé du meurtre de deux passants, Jonathan sera condamné à mort par pendaison. De partout, les gens se seront rassemblés pour entendre le verdict. Résonance d’un coup de glas qui sera marqué dans tout le continent africain, tous les 16 juin, en souvenir du massacre.

 

Peu de temps après, Gordon Ngubene, son père, mourra en prison dans des circonstances douteuses. Interrogés de manière illégale, des témoins affirmeront l’avoir vu dans un état lamentable, incapable de marcher ou parler, le visage tuméfié, les côtes cassées, le blanc des yeux jaunâtre et strié de veinules rouges… Les faits seront niés et les vêtements brûlés. C’est donc à travers ce personnage que Ben du Toit, prof d’histoire afrikaner de Johannesburg, découvrira l’apartheid et les conditions de vie atroces des Noirs. Et il sera prêt à tout pour venger la mort de Gordon. Mais à quel prix?

 

Ce roman se veut une introspection sur la solitude. Jusqu’où peut-on aller dans son implication envers l’autre tout en préservant son intimité? Quand tout partira en éclats, il sera trop tard. Quand les enfants feront l’objet de menaces et que le téléphone sera mis sur écoute, alors il ne sera plus temps de revenir en arrière. L’angoisse nous tenaillera déjà les tripes, nous serons rejetés et victimes d’un vide que nous aurons nous-mêmes créé. Ce sera le prix à payer pour s’être accroché à la vie d’un autre afin d’exorciser la sienne…

 

« Je voulais aider. J’étais tout à fait sincère. Mais je voulais le faire à ma façon. Et je suis blanc ; ils sont noirs. Je croyais qu’il était encore possible de transcender notre « blancheur » et notre « noirceur ». Je croyais que tendre la main et toucher l’autre par-dessus l’abîme suffirait. Mais j’ai saisi si peu de chose, comme si les bonnes intentions pouvaient tout résoudre. C’était présomptueux de ma part. Dans un monde ordinaire, dans un monde naturel, j’aurais pu réussir. Pas dans cette époque dérangée et divisée. Je peux faire tout ce que je peux pour Gordon ou pour ceux qui sont venus me voir. Je peux me mettre à leur place; je peux éprouver leurs souffrances. Mais je ne peux pas vivre leur vie à leur place. Que pouvait-il sortir de tout ça, sinon l’échec? »

 

Si le roman est avant tout inspiré d’un fait historique, Brink a aussi voulu démontrer les clivages sociaux et raciaux de l’apartheid dans son pays. Il a mis en relief le puritanisme des Boers, en plus d’exposer la situation d’un gouvernement dont l’expression de l’emprise vise à camoufler les délits. Il ne manque pas de rappeler les conditions de détention atroces des prisonniers, nus au fond de leur cellule, bastonnés et fouettés, une brique attachée à leurs organes génitaux jusqu’à perdre conscience. On ne s’étonnera pas que son œuvre fut interdite de publication durant des années. Mais il était prêt à en payer le prix, alors pourquoi s’en priver?

 

« Chaque geste que je fais, chaque acte que je commets dans mes efforts pour les aider leur rendent plus difficile la tâche de définir leurs besoins réels, de découvrir par eux-mêmes leur intégrité, d’affirmer leur dignité »

 

« Mais il y a des époques, comme la nôtre, où l’histoire n’est pas encore installée dans un nouveau courant, ferme. Chacun est seul. Chacun doit trouver ses propres définitions. La liberté de chacun menace celle des autres. Quel est le résultat? Le terrorisme. Et je ne me réfère pas seulement aux actions du terrorisme patenté, mais aussi à celles d’un État organisé dont les institutions mettent en danger notre humanité essentielle »

Une saison blanche et sèche - André Brink
2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 00:12
Des femmes au printemps - Djemila Benhabib

« Amira a la beauté tragique de ces héroïnes qui souffrent du contraste entre l’infini du rêve et la pauvreté de leur existence de femmes esclaves, confinées dans l’univers étroit des convenances sociales. Quand elle me parlait avec fièvre, ses yeux trahissaient sa tristesse. Ces femmes prisonnières des apparences ne réalisent-elles pas qu’elles obéissent à un système dans lequel leurs semblables se consomment et se consument? »

 

À l’époque, j’avais lu ce livre afin de me souvenir. Pour ne jamais oublier toutes ces femmes et petites filles que j’ai eu la chance de croiser au détour d’un chemin et que la vie m’a offert le privilège d’accompagner. Femmes et filles mutilées dans ce qu’elles ont de plus intime, mais que jamais une tempête n’a freiné dans l’élan de croire en des lendemains meilleurs.

 

Djemila Benhabib fuit l’Algérie en 1994, alors que le pays est aux prises avec la montée de l’intégrisme musulman. Elle arrive au Québec en 1997 et figure maintenant parmi les plus grandes militantes politiques/féministes québécoises. Au printemps 2012, elle part au Caire et à Tunis. En traversant la Tunisie et l’Égypte, elle cherchera à s’enquérir de la situation des femmes et de leur aspiration à la liberté. Ces quelques récits de voyage sont le fruit d’une dure confrontation à la réalité de ce à quoi elles sont exposées en pays arabes et musulmans.

 

L’auteure rappelle que ce livre n’oppose pas les hommes aux femmes, ni même qu’il ne cherche à remplacer un coupable par un autre. Ce qu’il dénonce - et l’auteure part de ce principe pour orienter son analyse – est que si les hommes bénéficient d’un régime de faveur, ils sont aussi, à certains égards, prisonniers d’un système aliénant. Il n’en demeure pas moins que le sort des femmes est aussi destructeur qu’infériorisant, et qu’aucun homme musulman ne pourra prétendre à l’égalité des sexes si ce n’est qu’en se noyant dans l’obscurantisme…

 

Saviez-vous que le fait d’imposer aux femmes de porter la burqa ou le niqab leur offre « une expérience de liberté et d’élévation vers Allah »? Je ne m’en cache pas, bien sûr que ce genre de discours me fait réagir! Réaction de peine plus que de colère, celle de réaliser à quel point ces femmes ont intégré leur rôle. Le visage est sans doute ce qui nous rattache le plus au monde. Et j’ai du mal à comprendre qu’au seul prix de nous priver de cette humanité notre existence devienne légitime.

 

Bien d’autres faits d’ailleurs me font réagir, et si je m’arrête à y réfléchir quelques secondes, je devrais pouvoir vous en trouver… Le contrôle de la sexualité, le rôle de mère - une question de principe et non de choix - des emplois inférieurs, un refus à l’éducation, les tests de virginité, les mariages précoces, la polygamie, les inégalités sociales, la soumission, le trafic des femmes en fonction de leur beauté, leur âge……

 

Je disais, en préambule, qu’à l’époque j’avais lu ce livre afin de me souvenir. Pour ne jamais oublier toutes ces femmes et petites filles que j’ai eu le privilège d’accompagner. À vrai dire, je ne pourrai jamais oublier le visage terrifié de ces enfants qui, au retour du ramadan, s’étaient fait amputer le clitoris par des médecins imams illégaux aux seules fins de les priver de l’orgasme. Quand je prenais leurs petites mains fragiles dans les miennes, j’entendais les sanglots sourds retenus dans leur âme blessée. Et le jour où l’une d’elles a perdu connaissance dans mes bras tant la douleur était insupportable, j’ai été changée à jamais. Je venais de comprendre que la liberté est un droit, et que nous n’en sommes pas toutes au même point de départ…

 

Des femmes au printemps, parce que toutes les femmes sont belles et dignes d’être aimées…

 

« Quand plus de 90% des femmes mariées en Égypte ont subi une mutilation génitale au nom de la décence, alors sûrement, il est nécessaire que tous, nous blasphémions. Quand les femmes égyptiennes sont soumises à d’humiliants tests de virginité uniquement parce qu’elles ont osé prendre la parole, il n’est pas temps de se taire » - Mona Eltahawy

Des femmes au printemps - Djemila Benhabib
22 mars 2015 7 22 /03 /mars /2015 19:41

porte enfer5

 

« Je n’ai pas peur. Je reviens des Enfers. Qu’y a-t-il à craindre de plus que cela? La seule chose qui puisse venir à bout de moi, ce sont mes propres cauchemars. La nuit, tout se peuple à nouveau de cris de goules et de bruissements d’agonie. Je sens l’odeur nauséeuse du soufre. Et la forêt des âmes m’encercle. Je sais que tout cela est vrai. Je viens de là »

 

À cette seconde précise, au coin du vicolo della Pace et de la via Forcella, à Naples, le temps vient de s’arrêter. Un quart de secondes plus tôt, Matteo tenait la main de son fils Pippo. Quelques secondes plus tard, une fusillade, des bris de verre. Et cette balle perdue, celle dont Matteo ne se doutait pas qu’elle allait lui enlever ce qu’il avait de plus cher au monde… 

 

Ceux qui meurent emportent avec eux un peu de notre existence, la part inachevée des instants qui se sont suspendus. Et nous, que faisons-nous pour apaiser la douleur et le vide? Les parents font face à l’inimaginable dans cette éternité d’un quotidien qui passe avec la lenteur du supplice. Ils marchent à contre-courant d’un monde qui continue d’avancer sans eux. Pour Matteo, que la solitude ronge un peu plus chaque jour, franchir la porte des Enfers - aussi symboliquement que cela puisse lui paraître – et ramener son fils du côté des vivants, constituera le seul geste envisageable dans un monde où plus rien n’a d’importance. Giuliana, sa femme, quittera tout avec « le geste inachevé d’une femme qui regrette de ne plus pouvoir aimer ».

 

« Les fils meurent et il ne reste que nous, les mères endeuillées, qui pleurons avec rage sur ce qui nous a été volé. Je te maudis, Matteo, pour la promesse de vengeance que tu m’as faite et que tu as oubliée derrière toi, sur les trottoirs sales du quartier »

 

Laurent Gaudé me charme chaque fois avec ses portraits qui opposent souvent l’amour à la violence, la vie à la mort, la souffrance à la rédemption. Il a réussi dans La Porte des enfers le défi de définir la vie à travers le regard de ceux qui ont franchi la porte du monde des vivants. Il ne craint pas de salir l’image renvoyée et souvent trop factice des émotions humaines pour les rendre plus justes. Certaines personnes vivent sans n’être pour autant pleinement vivantes. La vie se résume pour elles à une succession de craintes et d’habitudes où plus rien ne bouillonne ou remue. En enfer, la vie n’est pas embellie. Derrière la grande porte, la lâcheté, la honte et les regrets ne peuvent être dissimulés sous les apparences… 

 

C’est donc une histoire sur deux tableaux. Un présent imbriqué dans le passé et vice-versa. Avec des personnages aussi torturés que vivants : un professeur qui a tout perdu jusqu’à sa dignité, un travesti prostitué qui vit sur le trottoir depuis 20 ans, un curé complètement fou et un patron de café débonnaire. Bref, un ensemble de personnages avec qui il me plairait bien de passer une soirée, car comment faire autrement avec des gens aussi humains qui n’ont plus rien à prouver?

 

La Porte des enfers, c’est un peu comme franchir un lieu duquel on ne revient jamais tout à fait indemne, mais où la blessure nous apprend à vivre…

 

« Je me sens fort. Je suis revenue d’entre les morts. J’ai des souvenirs d’Enfers et des peurs de fin de monde »

 

porte enfer4

19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 02:52

Mille mercis ma gentille Cristina pour ces soleils bleus de ton coin de pays… Ils sont magnifiques!

 

J’aime ce lac et ces collines, le reflet des arbres et l’eau qui dort. Le blé emporté par le vent… et Paco? Ton p’tit soleil à 4 pattes qui t’accompagne dans tes ballades, il se cache où?

 

Merci encore… t’es un amour!     

 

Pleins de p’tits becs xx

 

ch. reflets

 

"Reflets"

 

ch. Le vent m'emportera

 

"Le vent m’emportera"

 

ch. Drôme des collines

 

"Drôme des Collines"

 

ch. bleu le ciel de Provence

 

"Bleu le ciel de Provence"

17 mars 2015 2 17 /03 /mars /2015 01:05

mariama6

 

« Mon cœur est en fête chaque fois qu’une femme émerge de l’ombre. Je sais mouvant le terrain des acquis, difficile la survie des conquêtes : les contraintes sociales bousculent toujours et l’égoïsme mâle résiste. Instruments des uns, appâts pour d’autres, respectées ou méprisées, souvent muselées, toutes les femmes ont presque le même destin que des religions ou des législations abusives ont cimenté »

 

Il y a des lettres d’amour, de désamour aussi. Des mots passion, des lettres émotions. Mais celle qu’adresse Ramatouyalé à Aïssatou, sa meilleure amie, est aussi noire que 30 années de colère contenue. Ce roman épistolaire est le cri d’une femme que des générations avant elle ont soumise au silence. Des femmes amputées de leur dignité. Reléguées ou échangées ; des femmes-objets que l’on se passe d’une main à l’autre. Des femmes au service des hommes qu’elles épousent. Et de toutes celles qui n’attendaient que la liberté de vivre et de jouir d’une indépendance de sentiments et de mœurs.

 

Cette œuvre est majeure pour ce qu’elle raconte de la condition des femmes dans l’Afrique du Sénégal des années 70. Elle a été écrite entre deux périodes historiques, correspondant à l’éclosion d’une République et de l’Indépendance acquise. Mariama Bâ, Sénégalaise et mère de neuf enfants, s’est hautement engagée dans le militantisme associatif. Elle a lutté contre les castes et la polygamie dont elle se refusait d’être l’alliée. Elle s’est battue pour le droit des femmes, faisant d’elle une icône des luttes pour l’égalité et l’accès au pouvoir. Elle est morte deux ans après nous avoir livré cette lettre…

 

C’est donc dans ce contexte que s’inscrit Une si longue lettre. On dit que la confidence noie la douleur. Que de livrer ses secrets les plus intimes efface un peu de la blessure qu’ils laissent en nous. Au lendemain de la mort de Modou, son mari, Ramatouyalé fera vœu d’épancher ce chagrin à travers les mots. Des mots porteurs d’incompréhension, des mots de douleur, de frayeur aussi, de tendresse, d’un peu d’espoir?

 

Ses souvenirs sont habités d’amertume. Elle cherche à déceler la cassure du fil à partir de laquelle tout s’est dévidé. Se demande de quels bouleversements intérieurs était habité Modou pour ainsi tout abandonner en épousant une autre. Pourquoi avoir accepté ce statut de coépouse et de se voir nivelée du jour au lendemain au même niveau que l’autre, nonobstant les enfants et les années d’amour. Folie ou manque de cœur? Binetou, une enfant pas plus vieille que Daba, l’une de leurs filles. À peine sortie de l’enfance, belle et désirable, « Un agneau immolé comme beaucoup d’autres sur l’autel du matériel ». On vient de l’installer dans la demeure de Ramatouyalé, selon la coutume des funérailles. Et sa désinvolture laissera un goût amer…

 

Nous sommes loin des odeurs rafraîchissantes de la mangue verte pimentée, de la couleur des boubous ou du son des tam-tams. Quand Mariama Bâ écrit son Afrique natale, c’est de la solitude des femmes dont elle nous parle. De la dépression qui les guette et de trop d’années de soumission. Elle nous montre que la vie n’est pas lisse et que ces petites aspérités, sur lesquelles on bute, nous façonnent. Mais surtout, que l’amitié est plus forte que tout. Et qu'on est mère pour comprendre l'inexplicable...

 

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« L’amitié a des grandeurs inconnues de l’amour. Elle se fortifie dans les difficultés, alors que les contraintes massacrent l’amour. Elle résiste au temps qui lasse et désunit les couples. Elle a des élévations inconnues de l’amour »

 

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« Et puis, on est mère pour comprendre l’inexplicable. On est mère pour couver, quand les éclairs zèbrent la nuit, quand le tonnerre viole la terre, quand la boue enlise. On est mère pour aimer, sans commencement ni fin »

 

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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 21:13

coucher soleil manu

 

Cognac est en feu et mon cœur s’illumine!


Je ne sais pas si un jour j’arriverai à décrire cette magie qui naît en moi quand je contemple un coucher de soleil. On dirait un feu dans l’âtre de la cheminée, qui prend vie et s’enflamme. Quand il s’apaise, c’est pour mieux m’envelopper de sa douce chaleur. C’est alors le moment le plus fort à mes yeux, où tout n’est encore qu’une promesse. Jusqu’à l’empreinte du souvenir qu’il laisse au fond de mon regard.  

 

C’est doux et aussi violent qu’une passion! C’est quelques minutes d’émerveillement…

 

Un grand merci à toi ma p’tite grenouille des Charentes pour ce soleil couchant  Je le garde ici précieusement…

 

Bisouilles

 

coucher manu

 

Soleil en feu à travers les fenêtres de l’église Saint-Antoine

10 mars 2015 2 10 /03 /mars /2015 23:56

diner3bon

 

« Eddie Cabot : Attends que je pige ce que tu dis. Tu dis que tu donnes jamais de pourliche?
Monsieur Pink :
J'en ai rien à branler que la société dise que ça se fait. D'accord pour donner un pourboire si on fait quelque chose qui le mérite. Si on m'offre un service en plus, je paierais un extra mais le pourliche qu'on paie automatiquement, ça c'est bidon. »

 

Quentin Tarantino, Reservoir Dogs (extrait en première page)

 

diner5bon

 

Voilà un repas qui a de quoi vous couper l’appétit!

 

C’est à contrecœur que Paul et sa femme Claire acceptent l’invitation de Serge et Babette dans un grand resto pompeux d’Amsterdam. Le genre d’endroit où on vous détaille le moindre pignon de pin dans l’assiette et la provenance de l’huile d’olive. Bref, le cadre idéal pour les Serge de ce monde, le type arrogant, méprisant et prétentieux, imbu et se croyant doté d’une intelligence supérieure. Vous me suivez? Le parfait imbécile qui après une brève formation de 6 semaines en œnologie, accroche son diplôme chez lui à un endroit où personne ne peut manquer de le voir. Cela vous étonne si je vous dis qu’il est politicien, en tête de liste du principal parti d’opposition et grand favori pour devenir le prochain premier ministre?

 

Enfin, un repas qui s’éternise – c’est le lot des repas en mauvaise compagnie, non? – de l’apéritif au digestif, en passant par l’entrée, le plat principal et le dessert, marquant chacun un chapitre. Au fil du dîner, la discussion se corse, crises de larmes et règlements de compte. Tout cela allant crescendo jusqu’au sujet qui fait exploser toute possibilité d’envisager une fin de repas plus calme : Leur garçon respectif, des ados de 15 ans. Ils ont commis dans la complicité un acte d’une extrême violence qui amènera l’un d’eux à réfléchir aux conséquences d’un certain nombre de dilemmes moraux. Prises de position entre parents pour protéger ses ouailles, reste à savoir qui a influencé qui… point d’ancrage de la bombe à retardement qui n’attend que l’explosion fatale!

 

Je suis passée à travers ce dîner noir à la vitesse de l’éclair, aussi rapidement que je peux engloutir un millefeuille à la crème pâtissière. Contre toute attente, ce roman est teinté d’un humour décapant, écrit avec sarcasme et ironie. Les pensées à voix hautes du narrateur sont pimentées de remarques cinglantes qui habitent son discours intérieur.

 

Il porte aussi un regard sur le couple d’aujourd’hui, sur la famille et les défis auxquels sont confrontés les parents. Il ne manque pas de pointer du doigt la notion de « normalité » et la valeur qu’on lui accorde dans une société marquée par la violence et l’individualisme. Qu’en est-il de la part d’hérédité et de l’acte responsable? La question se pose d’elle-même par l’entremise du personnage de Paul qui, sous des dehors d’homme en parfait contrôle de ses émotions, cache une profonde détresse associée à la maladie mentale dont il souffre.

 

Lire ce livre peut se comparer à se retrouver dans un resto où l’ambiance est empreinte de romantisme, mais qui, en fin de soirée, provoque chez les clients des maux de tête dévastateurs. Et il n’y aura pas que le tanin en cause!

 

Qui vient dîner avec moi ce soir?

 

« …Et la tempête passe à côté. On préférerait voir les toits des maisons arrachés, les arbres déracinés et soulevés en l’air ; les documentaires sur les tornades, les ouragans et les tsunamis produisent un effet apaisant. Bien sûr, c’est horrible, nous avons tous appris à dire que nous trouvons cela horrible, mais un monde sans catastrophes et sans violence – la violence des éléments ou la violence de chair et de sang -, voilà qui serait vraiment insupportable » 

 

Les avis de  Dasola et Eeguab 


 

diner2bon

20 février 2015 5 20 /02 /février /2015 00:52

Combinaison de plongée, crème solaire, lunette de soleil, gougoune, caméra… j’oublie quelque chose à apporter sur mon île sauvage?

 

Saint Exupéry a dit que pour voyager heureux, il faut voyager léger. J’ai toujours aimé cette idée... 

 

 

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 01:16

La réserve faunique du Parc de la Vérendry est un vrai petit coin de paradis avec lequel j’aime à renouer quelques fois par année. 4000 lacs, deux grands réservoirs, des rivières (Chochocouane, Capitachouane, Outaouais, etc), une forêt sauvage de 13 000 km, des îles flottantes et un feu de bois pour se réchauffer l’hiver! Superbe weekend de pêche à l’achigan sur la glace, en plein mois de février et au cœur du vortex polaire, à -40. C’était glacial, c’était mordant, c’était même insupportable, mais c’était surtout un moment inoubliable, partagé avec mes deux p’tits loups amoureux de pêche et de nature…

 

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Thomas, petit grand pêcheur parmi les hommes 

 

 

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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 01:16

poutine-1.png

 

Écrit avec mon patient favori, qui m’en fait baver autant qu’il en bave à l’idée d’un jour tremper son palais dans ce plat hautement gastronomique…  

 

Bisous baveux, of course, parce que tu le vaux bien!

Ta psy préférée 

 

Poutinade

 

Ne vous met prenez pas aujourd'hui c'est jour J

A préparer à deux une immense poutinE

Dicktat culinaire fleuron du CanadA

Joyau des fins gourmets, sauce brune au festiN

Encore! Me dit-il en bouffant comme un porC

Alors que M’sieur prétend à un plat un peu kitcH

N’a dîné hier soir que de vers à suceR

Compacte est la poutine à l’aspect de vomI

Hannetons gigotant au beau milieu des friteS

Ramollies par le grain du fromage alléchanT

Ivre et fier il en bave il en pleure d’émoI

Solange à jubiler cordon bleu de divA

Trempette dans le vin la Nad touche au diviN

Il ne faut pas croire qu’elle en soit le gratiN

A voir sur son corps nu un début d’eczémA

Ne vous met prenez pas c’est bien ça l’art du larD!

 

Poutine au lard

Caviar, sardines

J-C qui couine

Dans le nectar

 

Dans le Margaux

La graisse de porc

En corps accord

Avec Margot

 

Quoi qu’il en dise

Le Papathée

S’il ironise

Y’en a bavé

 

Sous le divan

En peau de vache

Névrose en cache

J’fais mon bilan!

 

Psychose on cause

De son Oedipe

Il prend la fuite

J’en ai ma dose!

 

De sa psyché

Son âme en choc

De tous ses tocs

Bien refoulés

 

Mais revenons

À nos sardines

Car de poutine

Il est question!

 

Fort molle en elle

Car Nage Nad

Madame oiselle

Dans la panade!

 

A l’ail Nad dîne

Se baigne en sauce

Dans la poutine

Se noie en fosse!

 

Nad se dandine

JC sans dents

Dîne en sourdine

Rage dedans!

 

Nad entre en couenne

Comme au couvent

Tant elle émane

Des goûts savants

 

De graisse en tics!

Nad se délecte

De vieux lombrics

Vivant en secte!

 

Ses appas, Nad

En joue de trot

Sa poutinade

Aux vers de trop!

 

Se confesse à

L’abbé Chamel

Si délicat

S’attire d’elle!

 

Alex Zéma

Son fiancé

Lui intima

De s’effacer

 

Nad a dessein

Ronge son os

JC le frein

De ce cas rosse

 

Poutine en caque

Ou coke en stock

J’en ai ma claque

J’en perds mon froc

 

Ciboire est bon

Autant déboire

Alors « boivons »

Imbus d’espoir

 

J-C & Nad

2014 -2015 (enfin, 6 mois plus tard…)

 

poutine-2.jpg

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