TABELLAE DEFIXIONUM
(texte de Romain, septembre 1998)
(Extraits)
Au crépuscule certain et terne de l'angoisse,
L'aliénant hallali du rivage répond
En besace
Et me glace.
Y'a l'hiver dans mes veines et l'été sous mes pieds
Faut dire que de la peine, tu t'en étais donné
Pour creuser ...
Et pourtant,
J'avais rendu au vent la poudre de mes armes
Pour que tes yeux calcinés fuient le firmament
De ces larmes.
J'avais pris de plein fouet le mur de tes alarmes
Alors j'en avais fait un palais pour tes charmes
J'avais conquis l'Escaut pour y noyer mes flammes
Mais j'ai baigné bien seul parmi les reflets calmes
Et j'ai nagé si seul que, voulant retourner
Vers les rives du drame, je n'ai pu retrouver
Que l'ombre de ton âme.
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Tu es partie sans rien me laisser à tenir
Sinon un peu de vin coupé aux souvenirs,
Frelaté de tes mains, peut-être pour l'aigrir,
Puisque de tes chagrins, tu me l'as dit sans rire,
Je n'ai su voir que rien, rien d'autre qu'un sourire.
Tu as voilé ton sein pour qu'au moins je respire
Ton visage serein me chuchotait le pire ...
A présent, nos destins n'ont plus qu'à t'obéir,
D'un invincible écrin tu reconnais l'empire,
A ton propre destin tu choisis de mentir,
Mon amour, va mourir au milieu de ma mire.
Mon amour
Viens mourir.
Romain, 18 ans