Réciprocité de l’immédiat
Des flammes dont tu connais la dextérité
à suspendre les regards dans l'âtre de nos yeux,
ces pétales, à la folie, sur le tapis vert
inconnues fébriles aux doigts, dés jetés
étrange autant que belles et
dont la beauté ne peut égaler
l'aveuglante nudité de ta chair.
Dans cette immensité de coeur mouvant
où s'enfoncent les corps, liquéfiés;
cette arrogante immobilité de la pierre
ces pierres dont tu connais la flamme perpétuelle
à bâtir des empires que convoitent les ruines,
ces pierres à marche forcée sur les forêts incendiaires,
coquelicots timides au cou du mystère
un mystère sorti d'un néant triomphale;
un infime trou d'épingle par lequel
je suis entré dans l'âge de déraison.
Ces seins égratignés par des ricochets de doigts noirs
les balles salvatrices en un front dégarni
des corps implosés puis dissouts par la pluie.
ces étreintes de flammes aux cous des pendus repentis;
elle est ouverte la blessure à la fenêtre du temps
la plaie béante à la porte de l'oubli.
Ces flammes charnelles gesticulent
ces flammes obscènes dans l'âtre de nos yeux,
et le long tapis rouge sur un grand ciel tout vert,
nos mains sur l'écho plus muet qu'une étreinte
plus inconnue et toujours toujours plus loin:
immobilisme pour ta nudité parfaite.
JC.ELOY