Montagne
Montagne ô silence immobile, terrestre érection,
Invitation aux cieux d’avoir à nous répondre ;
Désir de voûte bleue qu’un dieu frigide effondre,
Et rend à la poussière en ultime passion !
Fleuves orphelins de mer, rivières désemparées,
Flots tumultueux de graves océans
Qu’exacerbe le vent ;
Apaisés par la Lune ;
Bégaiement du ressac et vanité des brumes.
Que nous reste-t-il à l’écume du temps,
Quand le soir s’épanche au creux du lit du jour
Que nous reste-t-il qu’une main qui se tend
Et qui nous fait mendiant d’un dernier bel amour ?
Montagnes, océans, vents marins qui nous font
Esclaves d’éphémères et futiles passions
Pour vivre encore un peu ;
Aimer, si cela peut ;
Et fuir de notre mère au sein froid de la terre.
Théo
Juillet-Août 2007