Ce livre repose désormais non loin de « Mange, prie, aime » d’Élizabeth Gilbert. À vrai dire, ils se voisinent de très près. C’est contagieux, vous croyez ? Pour ceux ou celles qui me connaissent, c’est donc dire qu’il se trouve sur l’étagère « à proscrire » de ma bibliothèque. Dois-je quand même préciser que mon intention initiale en l’abordant était d’ordre affectif, elle visait à partager une lecture avec ma nièce Amélie, accro du shopping. Qui plus est, nous revenions de New York... Bon, assez les excuses, je l’ai lu, et jusqu’au dernier mot. Oui oui, vous pourrez vérifier, il s’agit de « Félicitations ». Ironique, non?
Le roman débute par une profonde dédicace : « Pour Gemma, qui a toujours su la valeur d’une écharpe Denny and George ». Ça commence fort… Mais parlons du personnage principal, Becky Bloomfield. Elle est experte financière à une émission télévisée, « Morning Coffee », où elle prodigue des conseils d’épargne à des milliers de téléspectateurs. Cordonnier mal chaussé, la dame Bloomfield en question n’arrive pas à payer son loyer, est au bord de la faillite personnelle et croule sous les dettes. Elle est accro à la dépense et aux mauvais placements.
Durant ces 400 interminables pages, nous l’accompagnons dans les plus grandes boutiques de New York, les instituts de beauté, les restos bon chic bon genre. Nous assistons aussi à de pénibles discussions stériles et superficielles. Mais le comble, là où j’ai littéralement craqué, est ce long passage qui vante la consommation au profit de la culture. Attendez, je vous explique… En chemin vers le Musée Guggenhein, l’un des plus grands musées new-yorkais, Becky est déviée de sa route par Chanel, Saks, Yves St-Laurent… C’en est trop, elle craque… La pauvre, si vulnérable… Mais elle n’est pas sans ressource… Quelle imagination ! Elle passe donc par la boutique du dit musée et s’achète le catalogue des œuvres, pour aussitôt repartir soulagée d’un énorme poids, et reconquérir l’univers numéro un du consumérisme. J’avais envie de pleurer…
En gros, si vous avez envie d’un roman qui manque de style, de profondeur et de raffinement, vous serez ravies. Ajoutez à ce désastre tous les clichés de la femme-objet, nunuche et dépensière, hystérique et impulsive, écervelée… En ai-je oublié ? Ah, si ! Où ai-je la tête… Il y a le charme, les apparences… et je cite, « l’apparence est le secret de toute négociation ». Pour vous situer dans le contexte, Becky devait rendre visite à John Gavin, directeur des services de découvert. Pour l’occasion, elle ne manque pas de prévoir des sous-vêtements sexy... Je crois que Simone de Beauvoir en aurait aussi pleuré…
manU 08/03/2017 06:38
Nad 17/03/2017 00:35
ubu 10/06/2014 23:18
Nad 11/06/2014 00:41
ubu 09/06/2014 22:14
Nad 10/06/2014 19:36
Elise 01/05/2014 12:20
Nad 01/05/2014 19:16
ubu 05/02/2014 23:03
Nad 06/02/2014 18:58
sylvie 17/01/2014 00:22
Nad 17/01/2014 02:47
le Bison 13/01/2014 22:35
Nad 15/01/2014 18:54