Je suis ceux que je suis...
Je suis la fille...
De l’homme qui a tué mon père
L’homme s’est approché de moi
Et mon père
En fût sauvagement immolé
L’on murmure ma complicité
Mais la rue meurt
De n’être foulée
Que par la vermine
Et si je fus un jour
Enfant
Meurtrière
Aguicheuse
Si je fus cet anémique fantôme
Cette « catin » suppliante
Ce n’est que par manque d’oxygène
Maman ! Maman !
(Emmène-moi…)
Maman… J’ai peur du loup…
Là… au fond du couloir
Son ombre me dévore
Pourquoi tu ne vois rien…
MAMAN !
(Ne me laisse pas…)
Mais au royaume de l’Aveugle
L’illusion protectrice
Fut lâche et parfaite
Et mon cœur se vit piétiner
Par deux faisceaux
Froidement accusateur
Car je suis
Aussi
La fille
De la femme
De l’homme
Qui a tué
Mon… (Papa)
Et je sais
Quoi qu’en dise
Les Grandes Instances
Oui !
Je sais
Qu’ensemble
Mais…
Chacun de leur côté
L’un
Introduisant le poignard
L’autre
Le remuant
Ignorant de la souveraineté
De leurs maux sur
« La prunelle de leurs yeux »
Ensemble
Ils se crevèrent les yeux.
Saphariel