Faussaire
J’appréhende les matins éclatants qui sertissent les yeux de faux semblant.
Au diable les « joyeux » mécontents. Je veux des matins sans décorum. Délivrant la mélancolie d’une profonde métamorphose. Des paupières rougissantes. Sans barreaux.
Je veux des cieux empourprés de mon âme close.
Elle se ferait oiseau. Libre et tonnante de mille mots endoloris. Sous la voûte, virevoltante, je jouerais Ma symphonie. Une suite d’accord morose que seuls les anges décrypteraient. J’enverrai valser les frontières aux regards foudroyants leurs rengaines, cette morne comptine… qui me lance… lance… lancinante :
« Mets ton masque petite fille
Ton visage frôle l’indécence
Mets ton masque petite fille
Ta tristesse frise l’impudence »
Et la foudre à mes mains serait mon tisonnier.
De ces longs combats nocturnes, je veux orchestrer la parade immortelle. Encenser l’éther blêmissant de mes aubes insoumises. Parader l’effroi de trop longues nuits insomniaques. Et dans la violence du déluge m’atomiser. Incendier les péchés dissidents de mes pensées. Hurler la peine qui déchire les parois de ma cage. Mettre le feu au pantin du politiquement correct.
Je veux un ciel de tempête, heureux de vivre son mal de vivre. Je veux la liberté d’être libre. Libre d’être mourante. Mourante et affamée de vivre. Vivre la tourmente et passer mon chemin.
Mais toujours cette sentence comme un boomerang:
"Les poupées cassées jamais ne se réparent
Les âmes brisées jamais ne se dénudent"
J’appréhende les beaux jours lumineux où il faut faire semblant et jouer.
Jouer un rôle qui rassure les mal heureux.
Je veux des jours sans comédie enjouée.
Saphariel
Théo 22/09/2012 20:17
Nad 20/09/2012 18:08