À la mer si beaucoup
J'en rêvais,
des pieds dans l'eau
sous les miens bien au sec
des fonds de mille mètres;
que d'eau sous le bateau.
Je le vois,
soudain l'océan se fait vieux
soucieux moi aussi,
mes cheveux blanchis si vite;
les vagues ne jouent plus
prennent de l'âme,
les vieux lions rugissent.
Ah la mer si beaucoup.
Je la suis, elle me suit?
le vent débraillé traîne ses loubards
sur ce terrain-vagues, un vague à lames
une vague de fond à crête blanche,
il me semble,
l'avoir déjà rencontrée
est-ce elle, son sosie?
Mais où et quand?
Me sourit-elle de ses dents blanches?
Elle m'a sûrement reconnu, c'est elle
la belle robe blanche et ses froufrous,
elle ressemble comme deux gouttes d'eau
à la vague de mon premier amour:
À s'y méprendre, je me souviens,
mais si mon amour souviens-toi
nous étions sur la jetée qui
tenait par la taille le vieux port endormi,
nous jouions à nous jeter des baisers
cette vague est venue se briser sur un rocher
déposer son sel sur nos lèvres nos baisers,
souviens-toi ma douce tu m'avais même dit:
qui se soucie qu'une vague meurt?
Sur l'océan une vague sait nager
mais sur terre elle se noie.
À la mer si beaucoup.
Je m'endors,
lentement les pieds dans l'eau
là, au-dessus de moi mille mètres d'eau
mon cœur à sec mon corps n'a plus froid
oui, oui je me souviens ces mots si doux:
«GO AND SEE MY LOVE»
JC.Eloy
29/08/2005
Nad 21/09/2012 14:13