Ça pue la haine !
Depuis dimanche dernier, je n’arrive pas à trouver les mots pour exprimer la force de ma colère. Plus que de la rage, je ressens une profonde tristesse résignée face à la bousculade d’actes haineux qui frappe le monde. Cette haine inqualifiable dont certains hommes ou groupes se parent au profit de la vie et de la liberté d’être. Au nom du pouvoir et d’une vision étroite, pour ne pas dire «incarcérée» dans les prisons de l’intolérance. Sommes-nous à ce point incapables de vivre dans le respect des autres ? Dans le respect de toutes formes de liberté ? Dans le partage d’un monde qui, dans sa globalité, nous appartient à part égale ? Pffffff bien sûr que oui, ça pue la haine !
Les êtres humains atteignent sans trop de difficulté un niveau de mépris envers leurs semblables. Je pousserais même jusqu'à parler « d’arrogance » et là, loin de moi l’idée de vouloir faire dans la poésie, j’entends par arrogance ce dédain de l’autre, cette audace poussée à l’extrême limite d’en décider de la vie et de la mort d’autres personnes que de soi-même.
Avant Orlando, il ne suffit pas de retourner très loin en arrière pour réaliser que le monde ne tourne pas rond. Bruxelles, Paris, les Syriens, les migrants, les exodes, les génocides, les guerres, les famines, un certain 11 septembre, et puis quoi encore ?
On est hétérosexuel ou homosexuel, on est blanc ou noir, on est juif ou musulman, riche ou pauvre, qu’est-ce que ça change ?
Dans quel monde de fous vivons-nous ?
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Éric-Emmanuel Schmitt a trouvé les mots justes, ceux qui sont là pour nous amener à réfléchir et se conscientiser sur l’ampleur du drame qui se joue. Je me dis que l’homme sensible qu’il est doit forcément être ébranlé dans ses fondements les plus profonds.
« nous resterons droits, debout, fiers, du côté de la vie »
Bravo Monsieur Schmitt <3
MASSACRE À ORLANDO
Comme vous, sans doute, je ne sais plus quelle horreur commenter ! Il s’en produit tous les jours et il ne faudrait surtout pas considérer qu’en choisir une revient à ignorer les autres.
La lâche, stupide et monstrueuse fusillade d’Orlando, ce dimanche, dans un club gay et lesbien m’a laissé sans voix. Un forcené a tué une cinquantaine d’individus qui dansaient, chantaient, buvaient, s’amusaient, tant le bonheur des autres lui était insupportable — voire le bonheur tout court. Il a abattu des gens qui avaient dû se battre, et devront se battre encore, pour obtenir des droits civiques. Il a massacré des combattants pour la liberté, mais à un moment où ils étaient sans armes, bien sûr…
C’est une attaque contre la liberté elle-même, pas seulement contre une communauté sexuelle. De même que l’attentat de Charlie Hebdo ne visait pas uniquement des dessinateurs, de même l’attentat d’Orlando ne cible pas que l’homosexualité : il veut supprimer un monde où vivent ensemble et harmonieusement des gens extrêmement différents, des athées, des juifs, des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes, avec des peaux blanches, brunes, noires ou jaunes. Refus de la complexité, refus de la nature, refus de l’humanité.
Le club d’Orlando s’appelait Pulse, c’est-à-dire Pulsion. Il désignait une pulsion de vie. Il a été détruit par une pulsion de mort.
Mais nous resterons droits, debout, fiers, du côté de la vie. Le combat contre la bêtise a commencé avant nous et se poursuivra après nous. Faisons notre part, mes amis.
Éric-Emmanuel Schmitt